Stéphanie LUKASIK,
doctorante au laboratoire IMSIC, soutiendra sa thèse de doctorat sous la direction de Mr Marc BASSONI maître de conférence HDR à Aix -Marseille Université, intitulée :
La reformulation de la figure du leader d'opinion au prisme de la réception de l'information des jeunes adultes via les réseaux socionumériques
La soutenance aura lieu le jeudi 11 février 2021 à 09h.
Le jury est composé de :
- Nicolas Pélissier, Professeur à l’Université Côte d’Azur-Nice Sophia Antipolis (Président du jury),
- Anne Cordier, Maître de conférences (HDR) à l’Université de Rouen (Rapporteuse),
- Nathalie Pignard-Cheynel, Professeur à l’Université de Neuchâtel, Suisse (Rapporteuse),
- Jean-Claude Domenget, Maître de conférences (HDR) à l’Université Bourgogne Franche-Comté (Examinateur),
- Céline Pascual-Espuny, Professeur à Aix-Marseille Université (Examinatrice)
- Marc Bassoni, Maître de conférences (HDR) à Aix-Marseille Université (Directeur de thèse).
Résumé de la thèse :
Les réseaux socionumériques ont partie liée avec l’activité de l’usager-récepteur théorisée par l’école de Columbia. Dans leur modèle de la communication à deux étages, les chercheurs de Columbia avaient pour objet les réseaux sociaux non numérisés. Le lien entre système médiatique et système social qu’avait anticipé l’école de Columbia semble d’autant plus d’actualité avec la prise d’informations via les réseaux socionumériques. Désormais, les médias doivent compter avec les réseaux socionumériques et par conséquent avec les usagers-récepteurs. Par son partage d’information, chaque usager-récepteur peut devenir leader d’opinion à court terme en influençant ses groupes secondaires et en suscitant des gratifications. L’acte ponctuel de partage concrétise ce nouveau filtrage qui symbolise le passage au deuxième étage de la communication. Le partage est ainsi la réification conjoncturelle de l’influence personnelle qui transforme l’usager-récepteur en leader d’opinion. Dans ce modèle de l’usager-récepteur 2.0 du nouvel écosystème médiatico-socionumérique, les leaders d’opinion 2.0 sont assimilables à des partageurs d’opinion. Les usagers-récepteurs 2.0 ne sont plus seulement influencés par les discussions animées par des leaders d’opinion au sein des groupes auxquels ils appartiennent, mais ils sont également influencés dès leur prise d’information sur les réseaux socionumériques par le filtrage opéré par ces mêmes leaders d’opinion 2.0. En mobilisant une littérature scientifique européenne et nord-américaine, nous souhaitons montrer la pertinence d’un cadre théorique canonique pour l’analyse des usages et pratiques des réseaux socionumériques au prisme de la réception de l’information des jeunes adultes. Le but de notre démarche est de relier l’information (qui est diffusée par les médias) à la communication de l’information (par les usagers-récepteurs). En vue de comprendre les situations d’influence d’opinion à l’œuvre dans les activités de circulation et de réception, les processus de filtre de l’information seront étudiés en reprenant les éléments structurants du modèle proposé par l’école de Columbia ; dans ce modèle, ce sont les leaders d’opinion qui sont les véritables relais et filtres de l’information. Notre démarche, tant sur le plan théorique que sur le plan méthodologique, consiste en un retour à la littérature originelle de l’école de Columbia. En accord avec cette même littérature, nous ambitionnons de déployer une analyse sociale empirique imprégnée de méthodologie à la fois quantitative et qualitative. Nous nous intéressons à ce que les «vrais gens de la vie quotidienne» choisissent et font des médias sur les réseaux socionumériques, à l’instar de l’école de Columbia qui s’intéressait au choix des gens et notamment à ce que les gens faisaient des médias traditionnels. L’objectif de cette recherche est de transposer ce modèle de Columbia au contexte des réseaux socionumériques afin de l’actualiser et de redéfinir, en son sein, la notion de leader d’opinion dont l’acception a été altérée. Notre apport est donc celui d’une analyse sociale de la communication humaine de l’information via les réseaux socionumériques en sciences humaines et sociales.