Dans le but de contribuer à la réflexion sur la question de la diffusion de la production cinématographique du Sénégal, cette thèse se donne pour objectif de montrer les pratiques et les modalités de son développement sur le sol sénégalais. Pour cause, nous assistons, depuis quelques années, à un regain d’intérêt du gouvernement pour le cinéma qui tente de traduire, au-delà des discours, dans les faits, leurs volontés d’accompagner le secteur. Cette volonté a favorisé la mise en application du cadre réglementaire qui organise les activités de production, de distribution et d’exploitation cinématographique afin de remettre sur orbite le cinéma sénégalais. Pour ainsi dire, il y a deux, trois décennies, le cinéma avait disparu, notamment suite aux politiques d’ajustement structurel  imposées par les institutions de Bretton Woods. En effet, les politiques publiques dictées par ces institutions financières internationales (IFI) aux pays africains avaient fini par faire disparaître le cinéma dans le pays (fermeture de salles, manque de production de qualité, absence des productions dans les grands festivals…) quand la culture était reléguée au second plan au profit des secteurs dits prioritaires comme l’éducation, la santé, la sécurité…

Notre préoccupation est de questionner l’action publique de développement du cinéma sénégalais vis-à-vis du secteur privé afin de souligner les tensions, les contradictions qui pourraient les opposer.