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Équipe 3 : immersions et influences numériques-médiatiques : productions-écritures, réceptions-expériences

 Coordinateurs de l’équipe :

Didier COURBET, Marie-Pierre FOURQUET COURBET & Philippe BONFILS, Hervé ZENOUDA

Cette équipe étudie les immersions et influences humaines et sociales impliquant médias et dispositifs numériques, à différents niveaux du processus infocommunicationel : productions, écritures, réceptions et expériences humaines.

Les technologies numériques et médias étant devenus omniprésents dans notre société, il s’agit de mieux comprendre les modalités d’interaction que nous établissons avec eux et leurs effets sur l’humain socialement situé. Plus précisément, l’objectif est d’étudier empiriquement les processus cognitifs, socio-affectifs  et expérientiels impliqués dans les usages des médias digitaux, des environnements immersifs et de leurs affordances. Quels sont les processus psychosociaux et modes d’interaction sociale également impliqués par les nouveaux dispositifs médiatiques et numériques ?

Les recherches suivent trois problématiques complémentaires :

1) envisagés comme des dispositifs d’énonciation du changement social, les dispositifs numériques sont le lieu où se forgent de nouvelles expériences et de nouvelles configurations socio-économiques, participant de phénomènes disruptifs entre fictions et rationalités. L’objectif est d’étudier ces  expériences du point de vue de l’écriture, du design d’expérience utilisateur et d’interface, de la place des utilisateurs et de leur corps à l’articulation d’espaces physiques et d’espaces numériques.

2) L’étude des processus de communication impliquant des médias et contenus numériques persuasifs. Premièrement, les recherches portent d’une part, sur les processus psychologiques impliqués dans la création et la conception des messages de communication persuasive.

Deuxièmement, elles portent sur les processus d’influence lors de la réception et des usages de ces médias et contenus numériques. Deux cas sont ici particulièrement étudiés. D’une part, le cas de la publicité digitale et la communication marketing numérique (ex. bannières). Les chercheurs de cette équipe poursuivent leurs recherches expérimentales menées depuis 20 ans visant à mieux comprendre les influences « non conscientes », en mobilisant davantage, pour les quatre ans qui viennent, les récents modèles (y compris neuroscientifiques) des automatismes cognitifs impliquant la mémoire implicite. Ils veulent davantage développer, dans un second temps, une réflexion plus distancée sur l’éthique des usages, sur les apports et les limites de ces pratiques persuasives en contexte démocratique. D’autre part, les communications persuasives numériques de santé publique, en ce qui concerne ce deuxième cas, les chercheurs travaillent, en relation avec ceux de l’équipe 2 de l’IMSIC. Ils poursuivent des travaux visant à mieux comprendre les processus socio-cognitifs et socio-affectifs impliqués dans les interactions avec les technologies d’e-santé, les messages de prévention et de promotion de la santé, notamment en lien avec les réseaux sociaux numériques. Après s’être intéressés aux affordances  des sites web (interactivité) puis aux influences des serious games, les chercheurs travaillent (en relation avec l’équipe 2 de l’IMSIC) sur les effets des communications “d’e-santé” sur les changements effectifs de comportements, dans des domaines prioritaires de la santé publique et de l’éducation thérapeutique où les enjeux sont majeurs (deux domaines sont prévus : nutrition -lutte contre l’obésité-, maladies neurodégénératives -maladie d’Alzheimer).

3) Troisièmement, les chercheurs ont émis l’hypothèse que les médias sociaux numériques contribuent à construire une « conscience collective virtuelle », en régulant les émotions individuelles et collectives majeures. A l’aide d’enquêtes empiriques, l’objectif est maintenant d’enrichir davantage cette proposition théorique, en essayant de mieux comprendre les processus socio-affectifs et les communications sociales médiatisées ou en présentiel au cours d’événements socio-médiatiques extraordinaires pouvant générer des “paniques”, des peurs collectives et d’intenses réactions socio-émotionnelles (ex : attentats, catastrophes sanitaires et environnementales, décès brutal d’une célébrité chez ses fans…).

Pour traiter ces trois problématiques communicationnelles, les chercheurs appliquent des ressources théoriques issues de la cognition sociale, de la psychologie sociale et cognitive (domaines 2 et 3 surtout), des paradigmes phénoménologiques, sémio-pragmatiques (domaine 1 surtout) et, des notions récemment travaillées par les recherches en SIC dans le domaine du numérique,  comme celle d’expérience (domaines 1, 2 et 3)

Développant un pluralisme méthodologique, les recherches mettent en œuvre, selon les problématiques, trois types de méthodes. Premièrement, des méthodes qualitatives (entretiens, méthode des protocoles verbaux), deuxièmement, des méthodes  expérimentales/quantitatives (expérimentations sur le terrain ou en milieu contrôlé). L’utilisation de la méthode expérimentale (dont les résultats sont également interprétés avec une dimension critique) -également présente dans les équipes 1 et 2- constitue une des  originalités importantes de l’IMSIC dans le champ de la recherche française en SIC. Troisièmement, des méthodes mixtes qui privilégient le cours de l’action. Elle mixe les approches phénoménologique et sémiopragmatique à partir de cycles d’études adaptés à l’expérience vécue. Ces méthodes passent par l’étude des dimensions de la perception, du mouvement, de l’imagination, des interactions sociales et de la communication à partir d’espaces communicationnels contraints. Elles s’intéressent aux matières discursives et aux stratégies énonciatives depuis le modèle de production, jusqu’aux effets de la réception. Elles s’appuient sur une méthode d’opérationnalisation originale qui privilégie la variété de récolte et d’analyse des données (captations données systèmes, captations vidéos des séances et objectivation post-tests avec les sujets, questionnaires post-tests, entretiens individuels et focus groups post-tests). L’approche par les médiations et la théorie de l’activité permet d’agencer les variables d’étude et l’analyse de ces données selon les phénomènes à observer.

  • Université de Cologne Allemagne (Pr Sacha Topolinski) ;
  • Université Laval-Canada (Pr Pénélope Daignaut) ;
  • Université de Moscou : State University of Humanities and Social Studies, Kolomna, Russie (Pr Regina Ershova) ;
  • Ecole des Hautes Etudes de Gestion de Neufchatel en Suisse (Julien Intartaglia) ;
  • Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue UQAT au Québec (Cathy Vezina).
  • Contrat INSERM-Santé publique France, campagne nutritionnelle de lutte contre l’obésité en France, (2015-17, Didier Courbet)
  • Contrat en tant qu’expert pour le Haut Conseil de la Santé Publique (élaboration de la stratégie média et numérique du Programme National Nutrition Santé 4 (PNNS 4), 2017-2021, Didier Courbet)
  • 2014-17 : Contrat avec l’entreprise Prodibio (Marseille), gestion Protisvalor (AMU)
  • 2014-17 : Contrat avec l’entreprise Oxatis (Marseille), gestion Protisvalor (AMU)
  • Projet PETRA financé par Airbus Helicopters, “Analyse des usages d’environnements immersifs dans des contextes de formation de stagiaires pilotes et mécaniciens” (Bonfils, P., Boutin, E., Collet, L., Durampart, M., Duvernay, D., Gasté, D., Lacroux, F., Leblanc, C., Peraya, D., Reymond, D.), 2012-2016
  • Projet REMIE, « Analyse des usages d’environnements numériques de travail enrichis par des contenus pédagogiques granularisés » (M. Durampart, L. Collet, P. Maniscalco, A. Lahouij), 2014-2016
  • Projet avec le Conseil Départemental du Var, Direction des Affaires Culturelles (en cours de négociation) : dispositif de réalité virtuelle et/ou augmentée dans le cadre de la valorisation du patrimoine (Abbaye de la Celle).