Équipe 1 : enjeux et usages des dispositifs sociotechniques numériques et des mutations informationnelles
Coordinateurs de l’équipe :
Hervé ROSTAING & David REYMOND
Les chercheurs de cette équipe analysent des dynamiques (informationnelles, matérielles, techniques socioculturelles) liées au numérique qui affectent l’ensemble des activités privées et publiques et ils élaborent des dispositifs socio-techniques d’information.
Du côté des chercheurs SIC d’Aix-Marseille, des professeures nouvellement recrutées ces quatre dernières années constituent un pôle d’expertise sur ces thèmes. Leurs recherches s’inscrivent dans une réflexion internationale sur les enjeux des données massives, de la relation entre savoirs scientifiques et ceux issus de la société en mouvement dans les grandes organisations et institutions nationales et internationales.
D’autre part, en particulier du côté des chercheurs SIC de Toulon, des études portent sur des dispositifs sociotechniques associées à l’étude des dimensions cognitives parfois qualifiées «vues de l’esprit », sur l’importance de l’idéographie dynamique, sur des modes de représentations des données, des diagrammes et de leur productivité intellectuelle.
Une dizaine de chercheurs sont directement impliqués et coopèrent sur les deux sites. De plus, le développement des approches infométriques, des interfaces permettant une exploitation de grandes quantités de Data (au sens le plus extensif de ce terme) qui sert de base à des travaux de recherche sur les conditions de création des valeurs aujourd’hui (économique, éthique, juridique, sociale… plus spécifiquement encore sur l’exploitation et le traitement du document brevet).
Les chercheurs ont une double position vis-à-vis des artefacts informatiques en se situant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. En particulier, ils mettent au point des systèmes de traitements des données pour des applications variées. Sur un autre plan, ces chercheurs s’intéressent aux nouvelles formes de production des connaissances et à la circulation des savoirs en articulant les savoirs communs, les savoirs savants dans une relation de réciprocité et de tensions entre science et société. Sur le site de Toulon, des activités menées dans le cadre d’un observatoire des connaissances en méditerranée permettent notamment de focaliser des travaux reliés à un GDRI (COMMED, Communication, médias et liens sociaux en Méditerranée) et de créer un espace d’échanges et de travail collaboratif avec les membres de ce GDRI soutenu par le CNRS et implanté au sein de l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain à Tunis). Ces mutations, transformations des connaissances et savoirs sont envisagées à l’aune d’une approche critique des dynamiques et conceptions liés aux humanités digitales et aux asymétries et apories entre Nord et Sud, aux tensions entre globalisation et localisation, aux idéaux types des sociétés connectés et disparités cognitives. Les travaux liés à cet observatoire seront poursuivis en impliquant l’IMSIC.
Les travaux de l’équipe s’organisent autour de trois pôles principaux :
1) Un pôle « épistémologique et méthodologique » visant à analyser les enjeux sociétaux du pilotage croissant de l’ensemble des activités par la technique et le numérique (la gouvernementalité algorithmique). Les travaux situés dans ce pôle s’appuient sur l’épistémologie des sciences, l’histoire des techniques et des sciences. Ils ont une dimension réflexive et herméneutique.
2) Un deuxième pôle est consacré à l’élaboration des dispositifs sociotechniques de traitement et de visualisation des données numériques. Les travaux situés ici font appel aux méthodes symboliques (linguistique, rhétorique et discursive) et numériques (probabilistes, statistiques et mathématiques). Ces travaux empruntent au paradigme objet ou physique adossé aux épistémologies empiriciste, positiviste et rationaliste.
3) Un troisième pôle se consacre à l’analyse des usages des TICs, des dynamiques et pratiques informationnelles induites. Les travaux situés ici empruntent aux approches méthodologiques qualitatives qui caractérisent les sciences humaines et sociales (ethnographie, sémiotique, techniques d’enquêtes).
Plusieurs domaines et terrains sont investis par les chercheurs de cette équipe :
1) La veille (scientifique, technologique, juridique, économique), l’intelligence économique, l’organisation des connaissances (Knowledge Organization), la fouille de textes (TAL), la recherche d’information ; les questions de la gouvernance de la recherche, de la représentation infographique des données et de l’information brevet (la visualisation de l’information).
2) Les enjeux de l’ouverture des données (Open Data, Open Access)
– Enjeux de l’extension du paradigme participatif du Web 2.0. Une attention particulière est portée aux mutations dans le secteur du journalisme (avec l’apparition de data journalism et de citizen journalism), dans le domaine culturel et patrimonial avec l’émergence des concepts des « bibliothèques et musées participatifs », sans négliger la dimension économique de ces transformations avec l’étude de nouveaux modèles économiques engendrés par le numérique.
– Enjeux des données massives (Big Data) en science et en société avec le développement des Humanités Numériques ou Digitales, la science orientée « données» (data-driven scholarship ou e-Science). Les membres de cette équipe ont en commun une réflexion concernant les mouvements des Humanités Digitales. Elles proposent également des analyses critiques dans un cadre plus vaste incluant la convergence nano et bio technologies, des sciences cognitives et des sciences de l’information et de la communication à l’ère de l’anthropocène.
- Projet KeyWo : en cours d’élaboration
- GDRI COMMED : continuité des travaux demandé pour une nouvelle période de 4 ans par un symposium à l’université Paris 13 en 2017. Travaux de recherche et programmes liés au développement d’un logiciel d’analyse secondaire des brevets : Patent
- Des thèses sont en cours d’encadrement. Certaines sont financées.